Au terme d’une année de gestation et après avoir échappé à la mise au pilon du rapport Borloo, les Cités éducatives viennent de faire l’objet d’une circulaire datée du 13 février 2019.
Elle fixe l’enjeu d’une réelle coordination renforcée de toutes les actions en matière d’éducation (au sens large, tel que la définissent les Projets de Réussite Educative et telle que la promeut l’ANARE ) développées dans les quartiers populaires relevant des différentes politiques publiques .
L’ANARE se réjouit de la parution de cette circulaire et espère qu’elle contribuera à développer une synergie d’alliance et d’entente entre les multiples opérateurs territoriaux.
Notre association en a soutenu l’élaboration et à mobiliser son expertise d’usage lors des temps d’échanges et de réflexion sur les Cités Éducatives.
Il reste à présent à mettre en œuvre cette coordination, à favoriser les interfaces et les complémentarités entre les différents systèmes présents dans les territoires.
Les expériences passées, sur ce point, n’ont pas toujours été efficaces et pertinentes faute à une réelle volonté politique et institutionnelle mais également de l’absence d’objectifs partagés.
Les 60 quartiers qui deviendront les premières cités éducatives, devront dans un temps court, élaborer cette architecture et développer un nouveau modèle de mobilisation. L’animation de cette démarche doit être collective, collégiale et portée par trois référents reconnus et soutenus des institutions suivantes :
L4Education Nationale, la collectivité territoriale et l’animateur de l’action interministérielle au sein de la Préfecture. Là où cela est possible, le coordonnateur du PRE devrait être le référent de la collectivité.
À cette occasion, L’ANARE souhaite réaffirmer la place centrale que doivent avoir les Projets de Réussite Educative dans ce nouveau système. Légitimés par leur approche globale de l’éducation, par les processus d’accompagnement et de reconnaissance des jeunes et des familles qu’ils mettent en œuvre et par la coordination des différents acteurs intervenants, ils animent depuis de nombreuses années la communauté éducative environnant les enfants et leurs parents.
Nous serons vigilants à poursuivre ce travail auprès de tous les partenaires afin que la reconnaissance des PRE soit la plus largement partagée.
Quant aux PRE qui ne seraient pas inclus dans ces nouvelles citées éducatives, ils devront pouvoir bénéficier, dans la durée, et sans aucune restriction , du soutien de l’État et des collectivités.
Sur ce point et malgré les éléments évoqués et les réponses apportées dans le cadre du grand débat national sur le thème de la politique de la Ville (4/02 à Évry-Courcouronnes), des baisses de subvention sont constatées. Elles mettent très directement, en péril le travail engagé notamment la coordination des partenaires et la qualité des accompagnements.
Pour rappel, le financement des PRE pour 2019 s’élève à 66 millions d’euros par le CGET et d’une vingtaine de millions de la part des collectivités (principalement des communes) soit 86 millions au total. Au regard de la baisse progressive de ces financements (constatée chaque année et ce malgré le terme de “sanctuarisation” utilisé depuis près de 9 ans par les ministres successifs), tout redéploiement des moyens en direction des citées éducative est inconcevable. Tout au contraire, c’est par le soutient renforcé et durable des partenaires financeurs que les PRE poursuivrons leur fonction d’ensemblier territorial dans le cadre de la coordination des parcours personnalisés et ce au bénéfice des citoyens et habitant des quartiers populaires.
L’ANARE restera attentive, vigilante et contributive dans la mise en œuvre des citées éducatives et poursuivra avec pugnacité et persévérance, son action de valorisation et de promotion des projets de Réussite Educative.
Pour le conseil d’administration
Bertrand Gohier Président